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Donner du sens à la vie après la perte d’un enfant

02 novembre 2023
Temps de lecture: 4 min

Le décès d’un enfant laisse une blessure béante et un vide immense chez les parents. La possibilité et la manière de combler ce vide varient d’une mère à l’autre et d’un père à l’autre. Dans ce blog, Julie, qui a perdu sa fille Marie, lève un coin du voile sur son processus de deuil.

Marie

Le diagnostic tombe en juillet 2011 : Marie, la fille de Julie et Paul, alors âgée de trois ans, est atteinte d’une forme rare de cancer. À l’issue d’un combat intense de sept mois, Marie perd la vie le 8 février 2012.

Après le décès de Marie, Julie a cherché à établir un « contact » avec sa fille, à ressentir sa présence. « Je n’arrivais tout simplement pas à croire que Marie avait vécu trois ans et demi et que tout s’était arrêté subitement », confie Julie.

Ses recherches l’ont menée à divers cours et livres sur le thème de la vie après la mort et l’ont poussée vers l’art. « Quand je peins, je sais que je ne suis pas seule. Du moins, c’est ce que je ressens. Savoir que le lien avec Marie n’a pas disparu m’a apporté beaucoup de réconfort. »

Livres
Le souvenir de Marie est encore bien vivant aujourd’hui. Dans le cœur des gens qui l’aiment, mais aussi à travers les livres « Marie » et « En route avec la peine » que Julie a écrits pour sa fille décédée. Si le premier ouvrage se concentre sur l’évolution de la maladie de Marie, le second est davantage axé sur le processus de deuil de Julie.

« Op pad met verdriet » est un livre sincère et authentique, illustré par des aquarelles évocatrices : le chagrin de Julie est symbolisé par un gros rocher, qu’elle emmène avec elle sur sa route.



« Plutôt que des mots, ce sont des images qui me sont venues : des images de moi traînant un gros rocher. Une scène assez chaotique, qui représente bien le processus de deuil. J’avais toujours un carnet de notes sous la main. C’est comme ça que ce dessin a vu le jour, parmi d’autres. »

- Julie, auteure de « Marie » et « Op pad met verdriet »  

We Love Mariefonds

Outre l’écriture, d’autres éléments ont permis à Julie de rendre son chagrin plus supportable. Elle a notamment trouvé du réconfort dans la nature, au bord de l’eau, dans les échanges avec d’autres personnes ou encore dans le « We Love Mariefonds ».

Ce fonds, créé par Julie, son conjoint Paul et un groupe d’amis et de membres de la famille, vise à apporter du réconfort aux enfants malades de longue durée ou aux enfants confrontés de près à la maladie, à la perte ou au décès d’un être cher.

Pour adoucir le chagrin et favoriser le dialogue avec ces enfants, le fonds a mis en place des poupées, un livre illustré et une histoire audio.



Julie : « Il est de mon devoir de faire de la disparition de Marie un événement qui a du sens, pour elle comme pour moi. Le Mariefonds est devenu un foyer où je peux créer avec d’autres personnes, tout en discutant d’épreuves difficiles et douloureuses. Je m’y sens à ma place. Il me permet de rassembler les gens et de créer en même temps. »

Le chemin du mieux-être

En emmenant son chagrin partout avec elle, Julie a peu à peu découvert et créé de nouvelles choses pour reprendre le fil de sa vie.

« Le décès de Marie m’a appris à oser me monter vulnérable, ce qui m’a permis de me redécouvrir moi-même, de me découvrir des talents cachés et de révéler des amitiés sincères. La tristesse profonde a finalement laissé place à un amour infini. »

- Julie