Prodiguer des soins informels à un proche en phase palliative peut s’avérer lourd et éprouvant. Vous devez assumer de nombreuses décisions et responsabilités en matière de soin, dans un laps de temps souvent très court. Que faut-il savoir à cet effet et sur quelles aides compter ?
Aujourd’hui, environ 1 Belge sur 10 est qualifié d’aidant proche, mais il y en a probablement beaucoup plus. Les gens ne se rendent souvent pas compte qu’ils le sont. Quand devient-on aidant familial ?
Un proche aidant assume plusieurs tâches au quotidien :
Toutes ces tâches relèvent de l’aidant familial, pour autant que celui-ci ne les exécute pas à titre professionnel ou bénévole, ce qui implique un choix délibéré. Un aidant proche ne prévoit pas de le devenir.
Con Meijer a vécu cette situation en s’occupant de son époux jusqu’à la fin de son combat contre le cancer. « Prendre soin de lui s’est imposé comme une évidence dès l’annonce du diagnostic. Après 46 ans de vie commune, la question ne se posait pas. »
On choisit de devenir aidant proche en raison du lien qui nous unit à la personne qui en a besoin. Susi Auth, psychologue et coordinatrice de Coda Rouwzorg : « Si vous savez qu’un proche a besoin d’aide, vous lui tendrez presque spontanément la main. Ce rôle n’est cependant pas évident à endosser. Les aidants proches sous-estiment souvent l’impact de leurs responsabilités, tant en termes d’investissement en temps que sur le plan psychologique et émotionnel. »
Voici quelques conseils :
En phase palliative, les soins informels s’intensifient. Ils deviennent plus lourds et sont chargés d’émotions.
Susi : « Apprendre que votre proche est atteint d’une maladie incurable vous submerge d’émotions. Incrédulité, colère, peur, culpabilité… De véritables montagnes russes. Après le choc du diagnostic, vous devez vous adapter à la vie qu’il lui reste à mener. Un proche aidant commence à gérer plus facilement ces émotions au fur et à mesure qu’il accepte la situation. »
Con Meijer a également vu évoluer son rôle d’aidant familial : « Ma position était très inconfortable au début, mais on s’y habitue vite. Les émotions positives ont toujours eu leur place : la connexion, et l’espoir, jusqu’au dernier souffle. »
Certaines personnes malades en soins palliatifs veulent encore prendre des dispositions concernant leurs adieux. L’aidant proche peut les y aider. L’époux de Con a aussi souhaité régler quelques points : « Nous avons accompli ensemble les démarches administratives nécessaires liées à la fin de vie. Nous avons également organisé l’enterrement au préalable. »
Prendre ses dispositions à l’avance peut s’avérer utile. Cela permet de clarifier les choses et d’avoir un point de repère, confirme Susi. Si vous vous sentez à l’aise d’en parler avec le malade en soins palliatifs, vous pouvez aborder avec lui les points ci-dessous :
« Le fait d’être occupé à régler certaines choses peut parfois aussi être un échappatoire pour ne pas avoir à faire face aux émotions liées à la fin de vie », ajoute Susi. « Difficile de vivre pleinement sachant que la fin est proche. C’est un processus très pénible. »