Comment soutenir les parents d’enfants décédés  ?

La perte d’un enfant laisse souvent sans voix : que dire aux parents endeuillés ou que faire pour les aider à surmonter cet incommensurable chagrin ? Dans le cas d’un enfant mort-né, le malaise est généralement encore plus grand. Les réactions à l’égard des parents sont souvent inappropriées. On se réfugie aussi souvent dans le mutisme face à leur chagrin, ce qui peut être encore plus blessant. Comment l’entourage pourrait-il mieux réagir ? Quelques conseils.

Ann Costermans, conseillère en matière de deuil chez DELA : « Lorsqu’un enfant est attendu, ses parents l’imaginent et commencent à l’aimer du plus profond de leur être dès qu’il se niche au creux du ventre de sa mère. Le chagrin lié à la perte de leur bébé pendant la grossesse ou juste après l’accouchement est incommensurable. Les parents et les grands-parents ont alors plus que jamais besoin du soutien de leur entourage. Or celui-ci ne sait pas toujours comment réagir : les proches n’ont pas encore pu tisser de lien avec le bébé et cette distance peut se traduire par un manque d’empathie. Pour le monde extérieur, un bébé n’est pas “réel” tant qu’il n’est pas né. Les parents, en revanche, se sentent parents dès la découverte de la grossesse. » Voici donc quelques conseils sur la manière de soutenir au mieux les parents et les grands-parents d’un enfant décédé.

L’importance des mots justes

Si certains proches trouvent les bons mots au bon moment, beaucoup d’autres, en dépit de leurs bonnes intentions, ne font qu’intensifier le chagrin des parents endeuillés. Pensez à des clichés comme « heureusement que vous êtes encore jeunes » ou « heureusement que vous avez d’autres enfants ».

Souhaitez aux parents « beaucoup de courage pour surmonter ce décès » plutôt que « beaucoup de force ». Les parents confrontés à la perte de leur enfant ne doivent pas être forts, mais avoir la possibilité d’exprimer leur profond chagrin. Vous pouvez sans hésiter les féliciter pour la naissance de leur enfant. Ils sont devenus parents, même si leur bébé est décédé.

Et si vous ne trouvez vraiment pas les mots pour dire à quel point vous êtes désolé, n’hésitez pas à le faire savoir. Il n’y a parfois aucun mot pour apaiser un tel chagrin. Il suffit d’écouter les personnes endeuillées ou simplement d’être à leurs côtés.

Reconnaissance et soutien

Même si un enfant n’a pas vécu ou n’a vécu que peu de temps, il a autant d’importance pour les parents qu’un enfant vivant : ils ont déjà tissé un lien avec lui, chéri des rêves... On dit souvent qu’aucun enfant n’est aussi présent qu’un enfant décédé. Il est essentiel pour les parents que l’enfant décédé soit reconnu « pour toujours » et que leur rôle de parents soit, lui aussi, reconnu : peu après le décès et pour toute leur vie.

Quelques conseils

• Réagissez envers les parents d’un enfant décédé comme vous le feriez face à ceux d’un enfant vivant. Continuez à parler de lui et appelez-le par son prénom.
• Envoyez aux parents une jolie carte avec un texte personnalisé à l’occasion des anniversaires (de la naissance et/ou du décès) ou d’autres occasions spéciales.
• N’oubliez jamais l’enfant lorsqu’il est question du nombre d’enfants dans une famille. Si des parents qui ont subi la perte d’un enfant viennent à attendre un nouvel heureux événement, ne les félicitez pas « pour leur premier enfant ». Il s’agit en effet de leur deuxième enfant.
• Au lieu d’un cadeau d’anniversaire, vous pouvez faire un don au nom de l’enfant à une association caritative, par exemple une association qui soutient les paranges. Vous pouvez également offrir aux parents un beau cadeau symbolique.

Si l’enfant décédé n’est pas le premier enfant de la famille, n’oubliez pas ses frères et sœurs. Ils ont, eux aussi, vécu la grossesse, se sont réjouis de devenir grands frères ou grandes sœurs et sont maintenant confrontés au chagrin et au deuil.

Garder le contact

Il importe, par ailleurs, de faire savoir aux parents que vous êtes là pour eux, comme pour tout décès. Ne vous limitez pas à une carte ou un message sur les réseaux sociaux, mais maintenez le contact afin qu’ils se sentent inondés d’amour et qu’ils ne s’isolent pas. Ils auront certainement envie d’éviter/de limiter les contacts sociaux à certains moments, mais ne coupez pas les ponts. Continuez également à les inviter à une balade, voire à une réunion ou à une fête.

L’essentiel est qu’ils ne ressentent aucune obligation. Ajoutez que l’invitation reste valable, quel que soit le temps dont ils ont besoin. Ils trouveront certainement un jour la force d’accepter à nouveau les invitations.

Demandez aussi ce que vous pouvez faire « concrètement », par exemple participer aux tâches ménagères ou occuper les autres enfants. Vous trouverez d’autres conseils pour soutenir les personnes en deuil dans cet article de blog.