Chercher

Faire ses adieux ensemble en pleine conscience

25 avril 2023
Temps de lecture: 3 min
Lorsqu’un proche est en phase terminale, on voit subitement les choses sous un angle différent et on prend du temps pour ce qui compte vraiment : être là l’un pour l’autre. Tanja a perdu sa sœur des suites d’un cancer en l’espace de six mois. Les deux sœurs n’avaient jamais vraiment entretenu de lien auparavant. Tanja se souvient avec gratitude de cette période de rapprochement : « Nous étions enfin de vraies sœurs. » La démarche solidaire adoptée par les deux sœurs pour préparer ensemble leurs adieux aide aujourd’hui Tanja à faire son deuil.

La sœur de Tanja est décédée il y a deux ans, après un combat de six mois contre le cancer. Les sœurs ont profité de cette dernière phase de vie pour rattraper le temps perdu et se rapprocher, elles qui n’avaient jamais été très soudées auparavant. « Je n’ai pas hésité à appeler ma sœur dès que j’ai appris qu’elle était malade », explique Tanja. « Il était tard, mais pas trop tard pour renouer le contact et faire un maximum de choses ensemble. Des activités spéciales, comme un week-end de retraite, mais surtout beaucoup de petites choses du quotidien : une promenade dans le parc ou une virée de shopping ensemble. Nous nous sentions enfin comme de vraies sœurs. J’ai même réussi à lui dire que je l’aimais. »

Renoncer à l’avenir ensemble

Le deuil commence en principe après la mort de quelqu’un. Lorsqu’un proche est en phase terminale ou en soins palliatifs, ce processus commence souvent plus tôt. Le deuil commence alors lorsqu’on prend conscience de la fin imminente et de ce qui ne sera plus.
C’est ainsi que Tanja l’a vécu : « Ma sœur et moi n’avions jamais vraiment entretenu de lien, mais sa maladie en phase terminale nous a instantanément rapprochées. J’ai tout de suite commencé à faire le deuil de ce à quoi j’allais rapidement devoir renoncer. Le fait que nous ayons vécu ce deuil ensemble était aussi très particulier. Cela a rendu notre relation très intense. »

Se préparer et en parler

Les six mois que Tanja a passés avec sa sœur ont été non seulement une période de réunion et de deuil, mais aussi de préparation aux adieux inévitables. Tanja : « Ma sœur voulait faire un maximum de choses avant de partir. Elle a écrit des lettres à ses deux enfants pour qu’ils les lisent plus tard, à des moments particuliers. Elle s’est assurée qu’ils bénéficient d’un soutien psychologique pendant la période palliative et a veillé à ce qu’ils continuent d’être suivis après son décès. Elle a réglé de nombreuses formalités financières et pratiques. Elle voulait aussi que tout soit prêt pour ses funérailles. »
Ces préparatifs ont aidé Tanja à faire son deuil à l’époque, mais lui sont encore utiles aujourd’hui. « Cela m’a aidée à organiser les choses pour elle. Et cela m’a apporté une certaine sérénité. Nous savions ainsi que nous faisions les choses comme elle l’aurait voulu. »

Outre les préparatifs, ce sont surtout les longues conversations avec sa sœur qui ont apporté du réconfort à Tanja. Des discussions dont elle se souvient encore aujourd’hui.
« Nous avons parlé du passé, de notre relation, de notre famille… mais nous en revenions toujours à son départ et à la mort en général. Qu’y aura-t-il après la mort ? Pourra-t-elle m’envoyer un signe ? Nous en étions toutes les deux convaincues. »

Lever le tabou sur les adieux

Des discussions de fond et l’organisation préalable des éléments importants peuvent apporter une certaine sérénité en période de deuil. Il n’est pas nécessaire d’être confronté à la maladie ou à un décès imminent pour prendre le temps d’y réfléchir. Vous pouvez le faire à tout moment, pour autant que vous vous sentiez prêt(e). Quelques conseils pour vous y aider.