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Le pouvoir des souvenirs en période de deuil

18 octobre 2022
Temps de lecture: 2 min

Se souvenir des beaux moments passés avec le défunt permet de se sentir connecté à lui, de trouver une source de réconfort et de passer un moment de bonheur. Même en cas de profond chagrin. Ann Costermans, spécialiste du deuil chez DELA, évoque l’importance des souvenirs et la manière dont l’entourage peut favoriser la commémoration.

Les souvenirs font vivre nos proches disparus. Ou comme le dit Uus Knops dans son livre « Waar ben je lieve broer » : « Oude of nieuwe herinneringen horen is als een glimp opvangen van diens aanwezigheid » (« Anciens ou nouveaux, les souvenirs permettent d’entrevoir la présence du défunt »).

Les souvenirs permettent de conserver un lien avec le défunt. Ils aident la majorité des personnes endeuillées à traverser cette période difficile. Cela fait sens, d’après Ann Costermans, spécialiste du deuil chez DELA : « L’amour qu’on porte à un proche ne s’arrête pas soudainement à son décès. S’il faut continuer à vivre sans la présence physique de l’être cher, la relation, le lien et l’amour demeurent. Nous avons du chagrin et devons faire notre deuil parce que nous sommes attachés au défunt et parce que nous l’aimons. Au présent, pas au passé. »

Évoquer des émotions positives

On a longtemps pensé que le fait d’éprouver et d’exprimer des émotions négatives à plusieurs reprises dans les premiers mois qui suivent la perte d’un être cher rendrait le deuil moins lourd. Des études contredisent cette hypothèse. Ann Costermans : « Plus les personnes en deuil expriment leurs émotions négatives (par des mots ou par leur expression faciale), plus elles présentent de symptômes de deuil au cours des deux premières années suivant le décès. » Il est donc essentiel d’évoquer des émotions positives, même au début du processus de deuil. Se remémorer des souvenirs positifs peut y contribuer et être source de réconfort via :

  • un sentiment de richesse procuré par les moments partagés avec le défunt ;
  • un sentiment d’appréciation vis-à-vis du défunt et de ce qu’il a apporté ;
  • l’émotion causée par les adieux ;
  • la conscience de la continuité de la vie (par ex. : pouvoir revoir un beau coucher de soleil qu’on a vu si souvent ensemble...).

Comment soutenir le souvenir ?

Les sources de réconfort varient d’une personne à l’autre. Vous trouverez sur la page dédiée au souvenir de DELA une foule de conseils et de l’inspiration pour rendre le souvenir du défunt tangible et le chérir. Les proches peuvent aussi apporter un soutien à la personne endeuillée.

Mieux que les phrases habituelles parfois prononcées après un décès ou que le silence (qui peut s’avérer très blessant pour les personnes endeuillées), il peut s’avérer très utile de se souvenir du défunt « ensemble », entre rires et larmes.

Ann Costermans : « Se remémorer des souvenirs ensemble permet non seulement de maintenir le lien avec le défunt, mais aussi d’apprendre certaines choses qu’on ignorait sur lui, au détour d’une conversation. Des informations qui permettent de compléter l’image qu’on s’en faisait. » Rien ne vous oblige d’ailleurs à n’évoquer que des souvenirs positifs. « Lors d’un décès, certains pensent avoir uniquement le droit d’évoquer des sentiments positifs envers le défunt. Certains se sentent coupables parce qu’ils n’appréciaient pas l’une ou l’autre facette du défunt. Or cela ne pose aucun problème. Après tout, personne n’est parfait. »

Le lien durable avec le défunt ne peut-il dès lors pas devenir problématique ? « Cela peut arriver si le lien avec le défunt devient un obstacle à d’autres relations ou à la reprise du quotidien. Si une visite quotidienne au cimetière, par exemple, empêche d’agréables sorties en famille. Dans ce cas, il peut s’avérer utile de se tourner vers un conseiller en matière de deuil ou un thérapeute », explique Ann Costermans.