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On ne fait pas son deuil, on apprend à vivre avec

22 avril 2022
Temps de lecture: 1 min

Stijn a perdu son père, dont il était très proche, après une longue maladie. Il laisse un vide énorme derrière lui. Stijn le comble en cherchant un sens à cet événement. Quelles leçons de vie en a-t-il tirées ?

Créez des souvenirs

Une dernière grande fête ensemble. Une magnifique montre transmise de père en fils. Un voyage à deux à New York. Et profiter autant que possible des petits plaisirs quotidiens, comme l’ont fait Stijn et son père Rudy pendant 8 ans. Le diagnostic de cancer est tombé alors que Rudy avait 50 ans. Aujourd’hui, deux ans après sa mort, ces merveilleux moments signifient beaucoup pour Stijn : « Je les chéris tous et ils m’aident à continuer ma route, même si j’ai encore beaucoup de peine. »

Ce n’est pas pour autant que les adieux et les obsèques n’ont pas été abordés. « Mon père n’avait pas réellement de souhaits en ce qui concerne ses obsèques. Il savait que j’allais tout organiser dans les règles de l’art, mais nous en avons tout de même parlé. Il m’a fait part de la chanson qu’il souhaitait pour la fin de la cérémonie et de sa volonté de disperser ses cendres. Un point important, selon lui, qui m’éviterait de devoir me rendre dans un cimetière pour sentir sa présence. »

Réalisez vos rêves

Rudy laisse néanmoins un grand vide dans la vie de Stijn, qui avait décidé de prendre l’entière responsabilité des soins de son père et a pu s’y tenir jusqu’au tout dernier moment. « Je n’aurais pas pu faire autrement et je le referais, même si j’ai mis ma vie entre parenthèses tout un temps. J’avais pour ambition de travailler dans le secteur funéraire avant même que mon père tombe malade. J’ai dû laisser ce rêve de côté, car je me devais d’être 100 % disponible pour lui. Mais mon père m’a poussé à suivre mon rêve jusqu’au bout. Je travaille aujourd’hui chez DELA comme conseiller funéraire. Mon père serait fier de moi parce que j’ai poursuivi mon rêve. »

Tirez avantage de vos expériences

« Aujourd’hui, je comprends parfaitement ce que vivent les personnes endeuillées que j’accompagne après le décès de leur proche. Mon vécu est précieux. Je sais combien leur chagrin est immense, combien ils sont désemparés. J’ai moi-même cherché l’aide d’un professionnel après la mort de papa. J’en ai tiré une certaine expertise à mettre à la disposition des proches, même si un conseiller funéraire ne remplace pas un thérapeute. Je ressens la nécessité de renvoyer les familles vers un livre particulier ou un professionnel. »

Acceptez le chagrin

Stijn remarque toutefois qu’il existe encore un tabou autour de la recherche d’une aide pour le deuil et que les gens sont souvent trop fiers pour admettre qu’ils ont besoin d’aide. « Certains veulent se montrer courageux parce que le défunt leur a demandé d’être forts, même s’il ne leur demandait pas de refouler leur tristesse, mais d’oser reprendre le fil de leur vie, après l’inévitable période de profond chagrin et de douleur. J’insiste toujours sur ce point auprès de nos familles. »

Un autre aspect entre en ligne de compte pour d’autres personnes endeuillées : elles ont peur de faire leur deuil, elles ont peur que le monde extérieur pense qu’elles oublient le défunt. Stijn : « D’après moi, on ne fait pas son deuil, mais on l’accepte. On lui donne une place. On apprend à vivre avec. Je peux aujourd’hui confirmer que ma vie continue. »

Vous avez des questions sur le deuil ou vous cherchez une aide professionnelle ? Jetez un coup d’œil à cette page, qui rassemble de nombreux groupes de deuil professionnels et bénévoles.