Chercher

Réconfort en période de deuil : gardez surtout le contact

25 avril 2023
Temps de lecture: 3 min
Dans de nombreux cas, on ne vit pas son deuil seul, mais en interaction avec les autres. Les membres de votre famille, vos amis ou vos collègues peuvent vous soutenir… ou pas. Si le soutien de notre entourage peut s’avérer essentiel dans notre deuil, on constate parfois un décalage entre ce que la personne en deuil souhaite ou ce dont elle a vraiment besoin et ce que lui offrent ses proches. Il n’est pourtant pas si difficile d’apporter un soutien adéquat. Les conseils ci-dessous peuvent vous mettre sur la voie.
Ann Costermans, conseillère en matière de deuil et de perte chez DELA : « Au sein du groupe de soutien où je suis bénévole, je ressens souvent de vives émotions chez les personnes en deuil, car leur entourage réagit de manière inadéquate à leur perte. Après le décès d’un être cher, ceux qui restent ont l’impression que le monde s’écroule. Il peut être très difficile pour la personne endeuillée de voir son entourage faire comme si de rien n’était, ne pas lui demander comment elle va ou encore réagir avec des propos clichés, par exemple la phrase bien connue “Arrives-tu à te faire à l’idée ?” Même si ces remarques sont bien intentionnées, les personnes en deuil s’en passent volontiers. »

Comprendre les différents styles de deuil

Les personnes qui font intuitivement leur deuil seront plus enclines à parler de la mort et du défunt et exprimeront plus facilement leurs émotions. Elles se satisferont d’une oreille empathique. Posez alors des questions telles que « Avais-tu une bonne relation avec lui/elle ? », « Qu’est-ce qui te manque le plus ? » ou encore « Quel genre de parent/enfant/partenaire était-il/elle ? ». Le fait de se remémorer ensemble les souvenirs de la personne décédée renforce le lien durable avec elle. Cela peut être très réconfortant. Indiquez également à la personne endeuillée qu’il est tout à fait normal de manifester des émotions positives et négatives et faites preuve d’empathie. Vous lui montrerez ainsi que vous reconnaissez son chagrin et que vous ne le minimisez pas.

D’autres personnes, qui adoptent un style de deuil plus instrumental, ont beaucoup moins besoin de parler. Chez elles, le chagrin se manifeste plutôt par le passage à l’action. Pour soutenir une personne qui a un style de deuil instrumental, il est préférable d’offrir une présence silencieuse ou de faire des choses ensemble. Une balade en plein air, par exemple, peut être une source d’apaisement. Ne forcez surtout pas la personne endeuillée à parler de sa perte si elle n’en a pas envie.

Restez en contact

Vous ne savez pas quoi dire ou craignez d’être maladroit(e) avec une personne en deuil ? Ce n’est pas une raison pour l’éviter. Les personnes endeuillées détestent être mises à l’écart après un décès. Dites simplement que vous ne savez pas quoi dire et que vous êtes désolé(e) de cette situation. Vous pouvez également dire « Condoléances ! » ou « Courage ! », mais de manière empathique, afin que la personne en deuil se sente soutenue.

Si les mots vous manquent, il existe d’autres moyens tangibles de soutenir quelqu’un : une étreinte, une main posée sur l’épaule ou une petite attention comme une fleur. Vous pouvez également apporter un soutien pratique, en préparant un repas ou en offrant votre aide lors de l’organisation des funérailles.
Gardez également le contact après les obsèques. Ce n’est souvent qu’à ce moment-là que le travail de deuil commence réellement. De plus, le deuil n’a pas de fin et se fait par vagues. Ann Costermans : « Cinquante ans après le décès de ma sœur, j’ai reçu un bouquet de fleurs de la part d’un collègue avec le message “On a parfois simplement besoin d’un peu d’amour”. Cela m’a touchée jusqu’au plus profond de mon âme. »

Ne pas comparer

Dans notre société, nous avons tendance à attribuer un poids à la perte d’un être cher, certains décès attirant plus de compassion que d’autres. Ne tombez pas dans ce piège ! De nombreux facteurs (personnels et externes) déterminent la manière dont une personne réagit à un décès.

Toute forme de comparaison risquerait également de donner lieu à une classification des personnes endeuillées, comme si certaines avaient plus le droit d’être soutenues que d’autres. Comme le chagrin ne peut dans tous les cas pas être mesuré objectivement, la comparaison n’a aucun sens dans ce contexte.

Mieux vaut aussi éviter de comparer avec votre propre situation : « Je sais ce que tu ressens, j’ai également perdu quelqu’un l’an dernier » ou « Je connais quelqu’un qui… ». Déplacer l’attention sur vous ou sur quelqu’un d’autre revient à minimiser le chagrin de la personne en deuil.

Que faire, en tant que personne endeuillée, pour obtenir un soutien approprié ?

Chacun vit son deuil à sa manière et ce qui est considéré comme un soutien pour l’un ne l’est pas nécessairement pour l’autre. Indiquez donc clairement vos besoins et dites ce qui vous aide et ce qui vous dessert.
Ne refoulez pas non plus la perte de l’être cher. Si vous mettez des mots sur votre chagrin et expliquez à quel point ce décès vous touche, votre entourage comprendra mieux ce que vous traversez et sera en mesure de mieux vous aider.
Le deuil peut par exemple être épuisant physiquement. Dix jours de congé de deuil ne sont pas toujours suffisants pour récupérer. Avertissez votre employeur lorsque vous ne pouvez plus faire face à la situation afin de trouver une solution ensemble.

Vous trouverez d’autres conseils pour soutenir une personne en deuil dans cet article de blog. DELA a élaboré une feuille de route à l’intention des employeurs, en vue de soutenir leurs collaborateurs en période de deuil.