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Le deuil après un suicide

Temps de lecture: 3 min
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Lorsqu’un être cher met fin à ses jours, le monde semble s’arrêter. Le choc est énorme, les émotions se bousculent et une grande question vous hante : « pourquoi ? ». Comment faire face à ce deuil si complexe et intense ?

Un processus de deuil à plusieurs dimensions

Perdre un proche est toujours une épreuve, mais le deuil prend une ampleur particulière lorsqu’il survient à la suite d’un suicide. Au chagrin s’ajoutent souvent d’autres éléments :

  • le choc de l’inattendu: le décès semble brutal et irréel ;
  • l’intensité de l’événement: la douleur est encore plus profonde quand il s’agit d’une mort violente, comme c’est régulièrement le cas lors d’un suicide ;
  • la grande question « pourquoi ? » : les doutes et les questions sans réponse s’accumulent.

Ces éléments plongent les proches dans un profond désarroi. Ils en sont souvent traumatisés. En plus d’être en deuil, les personnes dont un proche se suicide sont victimes du drame.

Une vague d’émotions incontrôlable

Les proches s’engouffrent dans un tourbillon d’émotions qui peuvent se succéder rapidement, voire sembler contradictoires :

  • le choc et l’impuissance : votre cerveau passe temporairement en mode survie pour vous protéger de la violence de la perte ;
  • l’incrédulité et le déni : un mécanisme de défense naturel ;
  • un chagrin par vague : la tristesse peut surgir soudainement, parfois au moment où on s’y attend le moins ;
  • l’angoisse : la peur de l’avenir ou de la réaction des autres ;
  • la colère : contre soi-même, contre les autres, voire contre le défunt. Cette émotion, bien que déroutante, est normale ;
  • la culpabilité : beaucoup se demandent s’ils auraient pu empêcher le drame. En plus d’un sentiment de culpabilité, les proches peuvent ressentir de la honte vis-à-vis de l’entourage. Mais personne n’est coupable d’un suicide. Votre proche était entré dans un processus suicidaire très complexe et de nombreux facteurs l’y ont conduit. Elsbeth Kuysters l’exprime très bien dans son livre Moederhart vol Liefde : « La culpabilité n’a pas sa place, car l’amour ne connaît pas la culpabilité. » ;
  • le soulagement : si le défunt souffrait de problèmes psychologiques depuis longtemps, vous pourriez éprouver un certain soulagement. Vous pourriez aussi être soulagé de le voir libéré de ses souffrances. Ce soulagement est difficile à admettre, mais il est légitime.

La grande question « pourquoi ? »

Cette interrogation hante souvent les esprits. Il n’y a toutefois aucune réponse toute faite. Le suicide résulte d’une interaction complexe de facteurs, parmi lesquels des troubles psychologiques, des difficultés sociales et des fragilités personnelles. Il peut être utile d'accepter le fait que vous ne trouverez peut-être jamais de réponse complète.

Vous trouverez quelques conseils ci-dessous

  • Accueillez vos émotions : elles sont toutes légitimes. Essayez de ne pas les réprimer, même si elles vous sont désagréables.
  • Le chemin du deuil est difficile, mais vous n’êtes pas seul. Cherchez du soutien, acceptez vos ressentis et donnez-vous du temps. Trouvez une personne de confiance à qui parler ouvertement (un membre de la famille, un ami ou un professionnel).
  • Il est normal d’avoir parfois l’impression que la vie a perdu toute sa saveur. Mais si cette tristesse devient écrasante ou que de sombres pensées vous envahissent, demandez de l’aide. Parlez-en à une personne de confiance ou prenez contact avec une ligne d’écoute comme celle du Centre de prévention du Suicide 
    0800 32 123.
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