Pendant le processus de deuil, vous pouvez souvent compter sur l’appui de votre entourage direct, ou trouver du réconfort et de la reconnaissance auprès d’un groupe de soutien. Un accompagnement professionnel plus poussé s’avère néanmoins parfois nécessaire. À qui vous adresser ?
Les sentiments que suscite un deuil peuvent être très accablants. Vous avez peut-être du mal à faire part de vos émotions aux autres. Il est parfois plus facile de laisser libre cours à ses émotions dans un contexte professionnel, qui offre une certaine sécurité. Cela peut aussi être rassurant et libérateur.
Un deuil est parfois chaotique. Le soutien d’un professionnel peut instaurer une structure et vous aider à porter un regard neuf ou différent sur votre propre deuil. Qui plus est, les professionnels sont souvent en mesure de donner des pistes concrètes pour rendre la douleur un peu plus supportable.
Dans son livre « Samen Verder na verlies van een kind », Beate Matznetter explique que presque tous les parents ont sollicité l’aide de professionnels et que cette démarche leur a été bénéfique à tous.
Il arrive qu’un processus de deuil s’accompagne de symptômes physiques soudains, potentiellement liés au chagrin ou au stress. Si ces symptômes vous inquiètent, prenez rendez-vous chez votre médecin traitant. Un traitement médicamenteux sera prescrit dans certains cas.
Si votre processus de deuil est influencé par vos propres pensées ou par les réactions de votre entourage, il peut s’en trouver perturbé.
Vous vous demandez, par exemple, s’il est normal d’avoir encore du chagrin un an après le décès ? Une personne de votre entourage vous dit qu’il n’est pas normal que vous fondiez en larmes cinq ans après la mort de votre père ?
Vous pourriez bien trouver du réconfort auprès d’un conseiller en matière de deuil. Il vous aidera essentiellement en vous écoutant et en vous apportant un éclairage nouveau qui vous fera prendre conscience que vous êtes sur la bonne voie. Il vous donnera aussi des explications sur le deuil ou relativisera ce que vous ressentez ou ce que vous pensez.
Un conseiller en matière de deuil ne proposera pas de thérapie : il vous orientera vers un thérapeute du deuil s’il ressort des entretiens que vous en avez besoin.
Il se peut qu’au bout d’un temps, vous ayez l’impression d’être prisonnier de votre processus de deuil. On parle alors de deuil compliqué. Des études ont montré que les personnes qui vivent ce type de deuil avaient besoin d’un soutien spécialisé et qu’il était préférable qu’elles se fassent aider par un thérapeute ou un psychologue spécialisé dans le deuil.
Un thérapeute du deuil écoute votre histoire personnelle en toute objectivité et cherche la thérapie qui vous convient le mieux. Ces séances se déroulent toujours dans un cadre ouvert et sécurisant. Elles vous amènent à vous pencher sur votre processus de deuil à l’aide de méthodes spécifiques. Vous y apprendrez entre autres:
Il s’agit d’un parcours très personnel, adapté à vos besoins spécifiques.
Si les thérapeutes du deuil peuvent tenter de vous donner des informations et des conseils à appliquer dans le cadre de votre processus de deuil, ils ne peuvent malheureusement pas faire disparaître la douleur et le chagrin qui entourent le décès. Ils ne peuvent pas non plus faire le deuil à votre place et accélérer le processus. C’est un travail qui doit venir de vous.
Plusieurs sites web proposent une liste de psychologues et de thérapeutes dans votre région :
Il est essentiel que le thérapeute ou le psychologue ait suivi une formation adéquate et dispose d’une certaine expertise dans l’accompagnement du deuil. Il faut aussi que le courant passe et que vous instauriez une relation de confiance avec lui : ce lien déterminera en grande partie le résultat de la thérapie.
Pensez aussi à votre entourage direct et aux groupes de soutien dans votre recherche d’un appui pour votre processus de deuil.
Renseignez-vous également auprès de votre mutuelle pour en savoir plus sur le remboursement de l’accompagnement thérapeutique.
« J’ai moi-même entamé une thérapie un an et demi après l’accident (qui a coûté la vie à sa femme et à son fils). Je parvenais à aider les clients, mais de mon côté, j’avançais de moins en moins… La thérapie m’a fait faire un gros travail sur mon chagrin et ma douleur. Ce qui m’a le plus aidé lors de ces séances, c’est de pouvoir nommer encore et encore ces horribles pensées et mes émotions : ma nostalgie, ma révolte, mes pensées suicidaires, mon désespoir. Ce qui m’a aussi aidé, c’est de raconter inlassablement le déroulement de l’accident et de décrire les images et les sons qui me hantaient et qui me rendaient fou… Mais chaque fois que je me replongeais dans mes souvenirs, la douleur qui y était associée se faisait de moins en moins violente… En tout et pour tout, ma thérapie a duré cinq ans. Mais j’avais traversé le pire au bout d’un an et demi. Moi qui croyais que je resterais une épave, que je devrais compter sur ma famille et mes amis pour le restant de mes jours… Au final, je m’en suis sorti. »
Evert Stienstra (dans le livre De vijf talen van troost de Huub Buijssen)