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Donner un sens à la vie après le décès d’un enfant

Temps de lecture: 1 min
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Le fils de Marleen Brion, Michiel, est décédé dans un accident de la route en 2020. Il avait 34 ans. Sa disparition a créé un vide immense, mais a aussi laissé la place à l’espoir. Le fil rouge de l’histoire de Marleen : son amour incommensurable pour Michiel et le lien qui l’unira à lui pour toujours.

« Juste après la mort de Michiel, je quittais la maison le plus souvent possible, car dès que je rentrais chez moi, le chagrin m’accablait et je ne pouvais rien faire d’autre que pleurer. Je ne savais pas quoi faire. Quand je repense à cette période… c’était l’enfer. On occulte pas mal de choses, sinon on ne survit pas. Je suis allée très loin pendant cette période, j’ai d’ailleurs suivi une thérapie. »

Quand on voit Marleen aujourd’hui, on voit une femme dynamique et entreprenante. « Je suis comme ça. Mais ceux qui m’ont connue avant le décès voient la différence. Je suis beaucoup plus vite fatiguée, et beaucoup plus vite agacée. L’avantage, c’est que je parviens à fixer mes limites plus rapidement et dire "ça non". Et il arrive encore que cette douleur, cette tristesse, ce déchirement… ressurgissent soudainement. Un fait anodin peut faire remonter un souvenir et il me faut plusieurs jours pour m’en remettre. »

« J’ai parfois aussi du mal à accepter que Michiel ne fasse plus partie de l’avenir. Hormis les souvenirs partagés et évoqués, il n’y aura plus rien. Je vois tous les gens de son âge avancer dans la vie : leurs enfants grandissent, ils achètent une nouvelle maison ou ils changent de travail… Ils se lancent dans de nouveaux projets, mais Michiel n’en fait plus partie. C’est parfois douloureux, même si ses amis pensent encore beaucoup à lui et se retrouvent encore de temps en temps. Ça fait du bien. »

Soutien

Marleen a d’abord trouvé du soutien auprès de son partenaire, des enfants, de sa famille et de ses amis. « M’occuper des petits-enfants m’a aussi fait beaucoup de bien. Pas trop longtemps au début, parce que c’était trop intensif et trop fatigant. Mais voir ces jeunes vies nouvelles m’a toujours été très bénéfique. »

Marleen apprécie aussi la compagnie des personnes qui aimaient Michiel et qui le connaissaient. « Les bons comme les moins bons côtés. Ma fille et moi allons chaque année à la mer à la date de sa mort, un moment très intense à deux. Et lors d’un mariage en Crète, la mariée a dit : "Tous ceux qui devaient être là sont là. Sauf Michiel." Un peu plus tard, pendant la fête, on a fait des bulles de savon tous ensemble en sa mémoire. »

Lien

Le lien immuable que Marleen ressent avec Michiel est essentiel pour elle, en particulier dans certains endroits bien précis. « Je passais souvent au café de Michiel après le travail pour papoter un peu. C’est toujours "notre petit endroit à nous". Il y est encore presque physiquement présent pour moi. Ce sentiment ne s’efface pas. Parfois, ça me fait beaucoup de bien d’être là, mais c’est parfois aussi très douloureux. »

À la maison, sa photo est posée sur l’armoire, en dessous d’un poème, à côté de sa casquette et ses lunettes. « Quand je rentre de vacances, je vais m’asseoir dans ce coin. Juste quelques instants. Près de son urne. Le bar d’été est aussi un endroit particulier. J’y ai accroché une grande photo de lui. Mais en fait, il est toujours avec moi. Je porte un pendentif qui contient un peu de cendre. »

« Michiel m’accompagne aussi dans toutes mes activités. Du fait que je fréquente beaucoup les gens. Que j’organise des choses, que j’en ai le courage. Comme lui avait le courage de mettre en place des projets dont je me demandais, à l’époque, s’ils allaient marcher. »

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