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Donner un nouveau sens à la vie après un décès

Temps de lecture: 4 min
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L’être humain a naturellement tendance à chercher du sens, même après un décès. Cela le réconforte et lui donne un objectif auquel se raccrocher. Cette quête de sens peut revêtir différentes formes. À chacun de trouver celle qui lui correspond le mieux.

Un nouveau sens à sa vie

Donner un sens à la vie est pour nous un moyen plus supportable de faire face à un événement insupportable. C’est parfois aussi une manière de rendre hommage au défunt, de perpétuer son souvenir ou de se rappeler ce qu’il représentait. Quand nous trouvons ce sens, nous en tirons du réconfort et quelque chose à quoi nous raccrocher. Nous retrouvons à tout le moins un peu de sérénité.

Le deuil peut aussi transformer la personne que nous sommes. Nos rêves, nos envies, nos idées, nos préférences et nos centres d’intérêt peuvent radicalement changer. Il se peut que ce qui avait de l’importance avant le décès n’en ait plus aucune aujourd’hui. Ou que vous accordiez de l’attention à quelque chose qui n’avait autrefois aucun intérêt à vos yeux. Ces changements peuvent modifier le sens que vous donnez à la vie.

De même que chaque deuil est unique, nous avons tous notre manière à nous de donner un sens à la vie. Cherchez donc celle qui vous correspond le mieux. N’y voyez toutefois pas une obligation : tout le monde n’a pas la possibilité ou l’envie de donner un nouveau sens à la vie après un décès. Il n’y a aucun mal à ça.

Comment donner un nouveau sens à la vie ? Quelques exemples…

  • Bénévolat : sponsoring d’une bonne cause, par exemple. Wim, jeune papa, est décédé brusquement en 2022 d’une insuffisance cardiaque aiguë. Sa famille a créé un fonds à sa mémoire. L’ASBL De Geluksvogel soutient des œuvres caritatives liées d’une manière ou d’une autre à Wim.
  • De nombreux groupes de soutien sont nés à la suite d’une expérience personnelle de l’un des fondateurs. Christine Vandenhole, par exemple, a fondé l’ASBL Berrefonds avec son mari Wouter Van Hoye après le décès de leur fils.
  • Sharon a perdu Nina, son enfant étoile. Elle a fait refaire toute une série de photos de sa petite fille après son décès. Par l’intermédiaire de l’ASBL Au-delà des Nuages, qu’elle a cofondée, elle souhaite permettre à tous les parents qui ont perdu un enfant étoile de faire prendre des photos de leur bébé.
  • Jeroen Meus a réalisé une série documentaire en trois parties en hommage à Wim, son frère et son âme sœur.
  • Marleen Brion, maman de Michiel, a fondé un café de deuil après le décès de son fils.
  • Nona a perdu son père et a décidé d’en parler dans un podcast : « Na de rouwstoet ».
  • Stien Verbelen a écrit un livre sur la mort de son cher et tendre.
  • Face à son impuissance, sa frustration et son chagrin, Julie De Keersmaecker a fondé le We love Mariefonds après la mort de sa fille Marie âgée de 3 ans.

Que de belles initiatives ! Mais rien ne vous oblige à voir si grand. Ann, par exemple, continue simplement à s’occuper du jardin que sa maman avait aménagé avec amour. Elle le fait pour lui rendre hommage, mais aussi parce qu’elle se sent profondément connectée à sa maman quand elle travaille au jardin.

Témoignage de Julie De Keersmaecker

La vie m’a donné un enfant et me l’a repris quand il avait 3,5 ans. Ce que je dois en faire ? J'ai la responsabilité envers Marie et moi-même d'en faire quelque chose de valable.

Les événements ont fait de moi un foyer chaleureux pour de nombreuses personnes en proie au chagrin. Ma formation m’a donné les outils nécessaires pour intégrer l’art, le travail corporel et le travail vocal dans l’accompagnement.

Le We love Mariefonds est devenu un foyer où je peux créer avec d’autres personnes, tout en discutant d’épreuves difficiles et douloureuses. Je m’y sens à ma place. Il me permet de rassembler les gens et de créer en même temps.

Je m’intéresse à la vie et je me suis lancée en quête de réponses. Tout ce que j’ai trouvé, tout ce que j’ai vécu m’a permis d’avancer. Si vous êtes convaincu que tout dans la vie a une raison d’être, même les choses les plus horribles sont source d’évolution. La disparition de Marie m’a permis d’être plus authentique, plus intègre et plus affectueuse, et d’oser être davantage moi-même : Julie. Elle m’y a même autorisée. Elle m’a fait comprendre à quel point les gens sont résilients. Elle m’a fait sentir que l’amour transcende la mort.

Ta mort n’est jamais une fin vaine,
c’est le début de quelque chose de merveilleux.
Mon amour pour Marie
est un puissant moteur.

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