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Deuil traumatique au décès d’un enfant

Temps de lecture: 3 min
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Perdre un enfant est probablement la pire épreuve qu’un parent puisse endurer. Et quand le décès est brutal (par exemple un accident), la culpabilité et les « si seulement… » sont décuplés. On cherche à tout prix des informations qui nous aideront à reconstituer les faits.

Culpabilité rationnelle et irrationnelle

Quand un enfant décède soudainement, de manière inattendue, voire dans des circonstances traumatisantes, un parent peut être envahi par la culpabilité. Le livre « Tonio », un roman « requiem » autobiographique écrit par A.F.Th van der Heijden après le décès de son fils, décrit très bien ces sentiments. Tonio est mort dans un accident de la route. Son père, Adri, exprime régulièrement ses sentiments de culpabilité : à l’égard de son fils, dont il n’a pas pu empêcher l’accident, mais aussi à l’égard de sa femme, parce qu’il avait promis de toujours protéger leur enfant.

Cette culpabilité peut être rationnelle ou irrationnelle, comme l’illustre le roman :

  • « Irrationnelle : je regrette de ne pas avoir été sur place pour arrêter la voiture et, s’il était trop tard, pour attraper Tonio, ou du moins pour m’agenouiller auprès de lui et glisser mon manteau plié sous sa tête… lui tenir la main et lui dire : “Je suis là, ne bouge pas.”
  • Rationnelle : je regrette de ne pas lui avoir appris à mieux rouler à vélo quand il était petit. De ne pas avoir vérifié que son vélo était bien équipé d’une lampe. J’aurais dû faire coudre des bandes réfléchissantes sur tous ses vêtements quand ils étaient à la maison pour être lavés. Mais ce dernier point se rapproche peut-être déjà de la culpabilité irrationnelle…
  • Irrationnelle : si seulement, dans la réalité de cette nuit-là, j’avais pu arrêter le temps une seconde pour éviter la collision entre le vélo et la voiture… »

La culpabilité est une réaction par laquelle nous tentons d’avoir prise sur une situation face à laquelle nous sommes totalement impuissants. Elle crée l’illusion qu’un parent aurait pu faire quelque chose pour empêcher le pire, alors qu’en réalité, ce n’est pas le cas.

L’importance de l’information et de la reconstitution pendant le deuil

Pour certains parents, il peut être important de connaître tous les aspects du décès afin de pouvoir le reconstituer.

Il peut alors s’avérer utile de poser beaucoup de questions sur les circonstances du décès. Il se peut néanmoins que certaines questions restent sans réponse.

« Je voulais tout savoir sur l’accident. Mais pas seulement. Je voulais aussi tout connaître des derniers jours et des dernières heures de sa vie. Tout depuis la dernière fois que je l’avais vu et que je lui avais parlé… Je me disais que ça m’apaiserait peut-être quand il n’y aurait plus de questions sans réponse. Nous nous sentions peut-être aussi obligés de mettre un point final à l’histoire de sa courte vie. »

A. van der Heijden dans « Tonio »

Parfois, l'obtention d'informations sur l'accident vous semble trop menaçante au début. Il y a des choses que l'on ne veut pas savoir avant des années parce qu'elles font trop mal au début. Il s'agit parfois d'un compromis entre vouloir savoir et ne pas vouloir savoir.

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