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Quel est l’impact du deuil sur la relation de couple ?
Temps de lecture: 4 min
Besoin de soutien ?
Découvrez ce qui peut vous aider Quand on perd un être cher, on ne pense souvent qu’aux émotions négatives associées à la perte : le chagrin, la colère ou encore la culpabilité. Mais le deuil a aussi un énorme impact sur le couple. Comment faire son deuil à deux ?
À chacun sa manière de faire son deuil
Chaque processus de deuil est unique. Il y a donc de fortes chances que les deux partenaires d’un couple vivent leur deuil de manière très différente. L’un peut avoir un style de deuil intuitif : il sera plus enclin à exprimer des émotions telles que le chagrin. Il peut bien sûr aussi s’agir d’émotions dirigées vers le conjoint, par exemple la colère.
L’autre partenaire peut, quant à lui, adopter un style de deuil plus instrumental : les sentiments liés au deuil se traduisent plutôt par des actions et la recherche de solutions. Comme le chagrin de cette personne ne se manifeste pas sous la forme d’une émotion, l’autre peut avoir l’impression (à tort) qu’il n’est pas triste, alors que c’est tout le contraire.
Le rythme du deuil peut également varier. Il n’y a pas de bon ni de mauvais rythme. Il y a, en revanche, une manière
« saine » de faire son deuil. Elle consiste à osciller entre la perte et la récupération, c’est-à-dire à se focaliser sur le décès et tout ce qui s’y rapporte, puis sur la vie qui continue. Certains partenaires s’attarderont plus longuement sur la perte, tandis que d’autres reprendront plus rapidement le cours de leur vie.
Ne pas avoir conscience que l’autre a un style de deuil différent peut engendrer de la frustration, ce qui peut accentuer le chagrin et éloigner les partenaires.
La relation sous un angle différent
Il se peut que l’un des partenaires ait eu des liens beaucoup plus étroits avec le défunt : l’autre peut alors lui apporter un précieux soutien.
Quand un couple perd un enfant, en revanche, le chagrin peut être tel qu’il ne reste presque plus de place pour le soutien mutuel. Vous n’avez pas envie d’accabler votre conjoint endeuillé avec votre propre chagrin, mais d’un autre côté, votre chagrin à vous est si intense que vous ne pouvez tout simplement pas assumer celui de l’autre.
En général, les partenaires ont appris à se connaître dans des moments plus joyeux. Quand une perte survient, c’est souvent la première fois qu’ils voient les réactions de l’autre face au processus de deuil, individuellement et en tant que couple. C’est comme s’ils redécouvraient l’autre dans de moins bonnes circonstances. Cet autre peut d’ailleurs changer fondamentalement après une perte.
Il importe, en outre, de se pencher sur la relation de couple avant le décès du proche. Si votre couple allait déjà moins bien, un processus de deuil peut aggraver la situation.
Faire son deuil avec son conjoint : s’en sortir ensemble
Tenez compte du style de deuil de l’autre
La connaissance du deuil permet d’identifier, de comprendre et d’accepter le style de deuil de l’autre. Comme dans le cas de Gaston et Lea. Gaston n’est pas un grand bavard, mais au décès de son beau-père, il épaule sa femme en la déchargeant de certaines tâches pratiques. Il aide, par exemple, l’entrepreneur de pompes funèbres en participant affectueusement aux soins et à la mise en bière du défunt. Le jour des funérailles, ils sont ensemble en voiture quand le corbillard les dépasse sur le chemin de l’église. « Le dernier voyage de papa », dit-il alors. Et Lea perçoit l’émotion dans sa voix.
Faites des compromis
Tâchez de trouver des compromis et d’adopter le style de deuil de votre conjoint pendant quelque temps. S’il a envie de parler de la perte et d’exprimer ses émotions, convenez d’un moment pour les partager ensemble. Il vous suffit de prêter une oreille attentive, sans nécessairement proposer de solutions. Pourquoi ne pas organiser une sortie pour « faire » quelque chose ensemble ? De quoi laisser un peu de place à l’autre style de deuil. Le lien entre les partenaires peut s’en trouver renforcé.
Apportez-vous un soutien mutuel verbal et non verbal
Il ne faut pas forcément parler pour se soutenir mutuellement. Adoptez la communication non verbale : prenez par exemple l’autre par l’épaule, comme pour lui dire : « Je suis là. »
Si l’un des partenaires ressent le besoin de parler plus souvent de la perte, les groupes de soutien peuvent s’avérer très utiles. Il peut être extrêmement réconfortant de parler du défunt et de la perte avec des personnes qui sont aussi en deuil et qui comprennent très bien ce que vous traversez. Ou peut-être avez-vous un(e) ami(e) proche prêt(e) à vous écouter quand vous avez envie de parler et avec qui évoquer régulièrement le souvenir du défunt.
Parler à un thérapeute du deuil peut aussi vous aider à mieux comprendre le processus de deuil de votre conjoint.
