Le deuil a souvent plus d’impact qu’on ne l’imagine. Il influence les émotions, le corps et le comportement. Il peut aussi troubler l’image qu’on a de soi.
Quand un être cher décède, on peut avoir l’impression d’être comme étranger à soi-même. On peut se sentir un peu perdu face au changement des habitudes quotidiennes (comme en cas de décès d’une personne dont on était aidant proche) ou du statut social (de marié à célibataire, par exemple). On peut avoir l’impression que certaines parties de nous-mêmes sont mortes en même temps que le défunt.
Il est tout à fait normal et courant de dire des choses comme « je ne me reconnais plus », « je ne suis plus personne sans lui/elle », « je ne connaîtrai plus jamais le bonheur ».
Le deuil vous oblige à endosser des rôles nouveaux et différents, à assumer d’autres tâches. Vous devez parfois revoir certains objectifs et certaines priorités, par la force des choses. Vos normes et vos valeurs changent aussi.
An Hooghe, psychologue clinicienne, thérapeute de couple et familiale et fondatrice du centre d’expertise « Verbinding in Verlies », est souvent amenée à accompagner des parents qui ont perdu un enfant. Dans son livre « Anders Nabij », elle explique ceci : « Au fil de la thérapie, pas mal de gens cherchent la différence entre “qui ils étaient AVANT” et “qui ils sont MAINTENANT”. Le dialogue avec leur conjoint, leurs enfants et le thérapeute les aide à avoir de nouveau prise sur eux-mêmes ou sur la personne qu’ils sont désormais. Nombreux sont ceux qui envisagent la parentalité sous un autre angle. […] Beaucoup réenvisagent leur vie sociale, en privilégiant délibérément les “contacts qui ont du sens” et en refusant de consacrer du temps aux “contacts stériles”. »
Comment donner du sens à la vie après un deuil ?