Le processus de deuil se décompose-t-il en phases figées ? Quand vous avez traversé une phase, pouvez-vous directement passer à la suivante jusqu’à ce que vous soyez arrivé au bout et que vous ayez fait votre deuil ? Malheureusement, le deuil est un cheminement unique et ne comporte pas de phases bien définies.
Le deuil ne se décompose pas en phases ou en tâches à accomplir : le modèle conçu par Stroebe et Schut le décrit plutôt comme un mouvement d’oscillation.
Certains moments sont orientés sur la perte et les émotions qui y sont associées. À d’autres moments, il est bon de prendre un peu de distance et de trouver une distraction dans la vie qui suit son cours, afin que le deuil reste supportable. Dans le cadre d’un processus de deuil, on passe donc d’une dimension à l’autre.
On compare parfois ce mouvement d’oscillation à un bateau à rames : une rame s’oriente sur la perte de l’être cher et à tout ce qui l’accompagne, tandis que l’autre s’oriente sur la récupération, la vie qui continue sans l’être cher. Vous avez besoin des deux rames pour avancer. Inutile de maintenir un équilibre constant entre les deux rames, mais au bout d’un moment, il faut changer de rame pour avancer.
Ce processus dure toute la vie. Au début, les va-et-vient peuvent être rapides. Puis la cadence ralentit.
Certaines personnes en deuil sont plus souvent orientées sur la perte, tandis que d’autres se concentrent davantage sur la récupération ou la vie qui continue. On observe souvent des styles de deuil différents dans les familles et les couples. Il s’avère utile d’en parler ouvertement et de faire preuve de compréhension vis-à-vis des styles de deuil de chacun. Vous êtes peut-être de nature à ne montrer qu’une seule dimension. Certaines personnes en deuil vont au cimetière tous les jours, mais essaient aussi de reprendre le cours de leur vie. Peut-être avez-vous tendance à rire aux éclats en public, mais à pleurer souvent à la maison. C’est votre mouvement d’oscillation à vous et il n’y a pas de mal, quoi qu’en pense votre entourage.