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Comment soutenir les proches après un décès ?

Comment soutenir les proches après un décès ?

Temps de lecture: 4 min
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Le deuil est un processus éprouvant que chacun vit différemment. Il n’est donc pas évident pour l’entourage de soutenir un proche. Voici quelques considérations et conseils qui vous aideront à être un pilier précieux pour une personne en deuil.

Compréhension et empathie

Il arrive souvent que les personnes en deuil ne puissent pas ou n’osent pas décrire précisément leurs besoins. Qui plus est, ces besoins peuvent évoluer. D’un jour à l’autre, voire d’une heure à l’autre. Une personne en deuil peut, par exemple, accepter une invitation à dîner, mais être tellement accablée par le chagrin une heure avant qu’elle n’ait pas le courage d’y aller. Soutenir une personne endeuillée requiert donc de la patience et de l’empathie.

Par ailleurs, le tabou qui entoure la mort depuis des années nous a quelque peu fait oublier le langage du deuil et, bien souvent, nous ne savons pas quoi dire. Nous nous limitons donc à des clichés qui, même s’ils partent d’une bonne intention, n’apportent pas grand-chose à une personne en deuil. Quelques exemples : « as-tu déjà réussi à lui donner une place ? », « courage » ou « dis-moi si je peux faire quoi que ce soit ». Ces « banalités » manquent d’empathie. Il arrive aussi qu’on ne dise rien du tout, par peur de dire quelque chose de travers.

Marleen Brion en a fait l’expérience après le décès de son fils Michiel :

« Les commentaires parfois maladroits des gens n’aident pas non plus… Ce n’est pas intentionnel, mais ils vous ramènent en arrière, surtout au début. Les remarques du style “tu n’as pas encore repris le travail ?” ou “as-tu déjà réussi à lui donner une place ?” font plus de mal que de bien. Le pire, c’est quand vous en parlez et que l’autre ne réagit pas. Ou quand des personnes que vous connaissez moins bien vous évitent au supermarché. Les gens ne veulent pas être confrontés à la perte d’un enfant. C’est trop difficile, trop menaçant. Les gens se disent que si vous n’abordez pas le sujet, ils n’ont pas besoin de se casser la tête. »

Il s’agit donc toujours de tâtonner. Mais quoi qu’il arrive, dites et/ou faites quelque chose. Et si vous dites ou faites quelque chose qu’il ne fallait pas, le proche verra quand même que votre intention était bonne. Ann Costermans, conseillère en matière de deuil et de perte chez DELA : « Aucun proche ne s’est jamais plaint qu’on ait dit ou fait quelque chose de mal. En revanche, certains regrettent l’absence de paroles ou d’actes de leur entourage. Ils en souffrent presque tous. » Vous vous rendez compte que vous avez été maladroit ? Sachez qu’il n’y a aucun mal à s’excuser.

Comment apporter le soutien adéquat ?

Il s’agit avant tout d’adapter au mieux votre aide aux besoins de la personne en deuil, ce qui implique d’identifier ces besoins. Une écoute attentive et empathique est essentielle à cet égard. La personne en deuil peut, par exemple, dire au détour d’une conversation qu’elle a perdu l’appétit et qu’elle ne mange plus que de la soupe. Demandez-lui alors si vous pouvez passer lui déposer une casserole de soupe dans l’après-midi. Vous la laissez libre de répondre « oui » ou « non ».

N’attendez pas que la personne en deuil prenne l’initiative.

Par exemple, ne dites pas « dis-moi quand je peux t’apporter de la soupe ». La personne en deuil ne le fera très probablement pas.

Faites donc des propositions concrètes, tout en laissant toujours la possibilité de changer d’avis. Exemple : « Je te propose de venir prendre un café chez moi demain. Mais n’hésite pas à annuler si tu ne le sens pas. »

Les petites attentions des proches font aussi toujours plaisir. Pensez par exemple à écrire une lettre qui évoque le souvenir du défunt ou à déposer des fleurs au cimetière.

« Quand Tonio est décédé, Helga et Wolfgang étaient à Horto. Encore sous le choc de la terrible nouvelle, ils ont planté un rameau d’olivier à la mémoire de Tonio, non loin de l’arbre où il avait l’habitude de grimper. Quand je dis que nous avons été émus, c’est peut-être la manière la plus neutre de décrire les crampes de douleur, mêlées de bonheur et de trouble, que nous avons ressenties en le voyant. »

A. van der Heijden dans « Tonio »

La connaissance du deuil

Pour soutenir au mieux une personne en deuil, il s’avère utile de savoir comment se déroule le processus de deuil.

  • On est en deuil parce qu’on aime quelqu’un ou parce qu’il n’y a pas eu assez d’amour.
  • Le deuil dure toute la vie et s’apparente au va-et-vient des vagues.
  • Il y a différents styles de deuil : certaines personnes aiment en parler alors que d’autres préfèrent agir.
  • Chacun vit son deuil à sa manière.

Si vous comprenez ce que traverse une personne en deuil, vous serez plus à l’aise pour dire et faire ce qu’il faut.

Ne changez pas d’attitude avec la personne en deuil

C’est un peu étrange, mais dès qu’un collègue, un ami ou une connaissance perd un proche, on change souvent d’attitude à son égard. On se montre plus prudents, on se met à peser nos mots, on ne sait pas trop comment s’y prendre et on cherche parfois à éviter cette personne.

C’est très douloureux pour elle. En plus de perdre un être qui lui était sans doute très cher, elle se retrouve dans un environnement où elle n’est plus à l’aise et où la perte qu’elle vit n’est pas reconnue. Il en résulte un sentiment de solitude et un deuil encore plus éprouvant.

Entourez donc au mieux les personnes en deuil et apportez-leur un maximum de chaleur. Faites-leur sentir que vous êtes là : simplement pour leur apporter une présence, pour les écouter, pour faire une activité avec eux ou pour partager leur douleur.

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