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Vivre et faire son deuil après un accident tragique

Temps de lecture: 2 min
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Un décès causé par un accident de la route survient brutalement et souvent de manière violente. Il laisse rarement aux proches l’occasion de faire leurs adieux à la victime. Le deuil qui s’ensuit est, hélas, unique à tous points de vue.

Au cours des cinquante dernières années, plus de 3,4 millions de personnes ont été blessées dans un accident de la route en Belgique et environ 80 000 y ont perdu la vie.

Derrière chacun de ces chiffres se cache une histoire personnelle de deuil et d’absence, avec ses spécificités propres.

Pourquoi le deuil après un accident de la route est-il si difficile ?

Parce que le décès est brutal et inattendu. Les proches n’ont généralement pas le temps de faire leurs adieux à la victime. Et s’ils le font, c’est dans des circonstances tragiques. Cela peut provoquer un état de choc, un sentiment d’irréalité, comme si tout cela n’était qu’un cauchemar dont on espère se réveiller.

Sabine Cocquyt a perdu ses deux parents dans un accident de la route. Elle raconte : « Un matin, en déposant les enfants à l’école, une petite Peugeot grise m’a dépassée. J’ai directement pensé que c’était eux : “Ils sont revenus !” Hagarde, je me suis mise à suivre la voiture, espérant encore un instant que tout cela n’était qu’un mauvais rêve. (…) Triste et anéantie, je suis finalement rentrée chez moi. »

Les proches de victimes d’accidents de la route sont plus souvent confrontés à des troubles psychiques importants, tels que la dépression, le stress post-traumatique (TSPT) ou le trouble de deuil prolongé (TDP). Ces symptômes tendent à persister plus longtemps que dans d’autres formes de deuil.

Les émotions qui suivent sont souvent intenses. Les proches ressentent de la colère, de la révolte, parfois même un désir de vengeance, surtout lorsque le conducteur était sous influence ou a fait preuve d’imprudence sans en assumer la responsabilité. La perte peut paraître insensée et injuste, et s’accompagner d’un sentiment de culpabilité : « Aurais-je pu éviter l’accident ? » Certains développent aussi une peur persistante que le drame se reproduise, ce qui se traduit par une grande inquiétude pour leurs proches. La solitude est également fréquente : un deuil brutal est difficile à aborder et l’entourage ne sait pas toujours comment soutenir les proches.

Parfois, plusieurs êtres chers disparaissent en même temps. Quand d’autres proches sont grièvement blessés et nécessitent des soins intensifs, le processus de deuil passe au second plan.

Les conséquences pratiques peuvent, elles aussi, peser lourd. Il faut prendre des décisions dans l’urgence, notamment organiser des funérailles sans en avoir discuté au préalable. À cela s’ajoute souvent une procédure judiciaire, vécue comme froide et impersonnelle, qui peut raviver la colère, surtout lorsque le jugement paraît injuste.


Comment se reconstruire après un accident de la route mortel ?

Lorsque la souffrance psychique devient trop lourde, il est recommandé de faire appel à un soutien professionnel
Des thérapeutes expérimentés, habitués aux différents types de perte et adeptes de méthodes éprouvées, peuvent faire une réelle différence.

Sabine Cocquyt témoigne : « Les séances thérapeutiques ont été un premier pas dans la bonne direction. J’ai recommencé à prendre soin de moi, j’ai accepté de me faire aider. J’ai doucement appris à ressentir ce dont j’avais besoin et à en prendre la responsabilité. »

En parallèle, le soutien des pairs et de l’entourage est précieux. Pour beaucoup de personnes endeuillées, un groupe de parole apporte reconnaissance et réconfort, tandis que les amis et la famille peuvent offrir un soutien concret ou émotionnel.

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